Le comportement des poules expliqué
Le comportement des poules expliqué — nous ouvrons la porte à un monde fascinant d’instincts, de structures sociales et de traits de personnalité étranges. Que vous soyez un éleveur débutant ou expérimenté, comprendre les différents comportements des poules peut vous aider à construire un poulailler plus sain et plus heureux.
Qu’est-ce que vos poules vous disent ?
Les poules ne sont pas seulement des machines à pondre : ce sont des animaux intelligents, communicatifs et émotionnellement complexes, avec leurs propres règles sociales et routines quotidiennes. Les poules s’expriment de différentes manières, que ce soit par leurs vocalisations, leur langage corporel, leur dynamique sociale ou leurs habitudes naturelles. Chaque comportement en dit long sur ce qu’elles ressentent, sur leurs besoins et sur la façon dont elles interagissent entre elles. Qu’il s’agisse de murmures silencieux lors d’un bain de poussière ou de cris aigus lors d’un conflit de hiérarchie, le comportement des poules est un dialogue constant qui, une fois compris, peut devenir un outil précieux pour prendre soin de son élevage de manière responsable.
Ordre hiérarchique
La hiérarchie des poules est l’un des aspects les plus visibles et les plus importants de la société des poules. Cette hiérarchie sociale est un système par lequel elles déterminent qui mange et se perche en premier, et comment les conflits sont résolus. Les poules affirment leur domination par le langage corporel et le picage, les oiseaux de rang supérieur bénéficiant d’un accès prioritaire à la nourriture et à l’espace.
Un ordre hiérarchique stable garantit généralement un groupe paisible, mais des perturbations, telles que l’arrivée de nouvelles poules, peuvent mener à des querelles. Comprendre cette structure sociale vous permet d’introduire les nouveaux membres du groupe avec plus de précaution, une fois que vous avez identifié les poules les plus dominantes. Si vous avez un coq, c’est presque toujours le mâle qui occupera la première place de la hiérarchie, tandis que les poules plus âgées ou plus naturellement dominantes s’affirment généralement au sommet dans un groupe composé uniquement de femelles.
La hiérarchie peut également être remise en question de temps à autre par des poules plus jeunes, surtout si la même poule est restée au sommet pendant une longue période. D’autres poules peuvent se disputer la position au sein du groupe et peuvent même s’imposer au sommet, mais le processus est généralement bruyant et assez bref. Vous remarquerez peut-être que vos poules se battent en gonflant les plumes de leur cou, ou même en s’affrontant comme le feraient des coqs. Elles crient et font du bruit pendant quelques secondes avant de reprendre leurs activités habituelles. Ces défis peuvent être ponctuels ou se répéter jusqu’à ce qu’une nouvelle poule prenne le dessus.
Liens formés par le groupe de poules
Les poules sont très sociables, c’est pourquoi elles doivent être élevées en groupe, ou au moins par paires. Elles reconnaissent leurs congénères et forment souvent des liens étroits, en particulier entre les poules élevées ensemble. Vous remarquerez peut-être que les mêmes paires ou trios cherchent leur nourriture côte à côte, se reposent ensemble ou se toilettent mutuellement – autant de preuves d’affection et de cohésion sociale.
Les liens entre les poules réduisent le stress et favorisent l’apprentissage social, car les poules observent et imitent les comportements de leurs congénères. Isoler une poule pendant de longues périodes peut entraîner des comportements dépressifs ou anxieux. C’est pourquoi il est important de loger les poules en groupe et de ne les séparer qu’en cas de nécessité médicale (ou en cas de problèmes au sein du groupe).
Le seul moment où une poule recherche la solitude, c’est pendant la couvaison. Une poule couveuse garde son nid en s’asseyant sur une couvée d’œufs. Cet instinct est motivé par le désir de faire éclore les œufs, et la poule reste assise environ 21 jours avant de quitter le nid. Pendant cette période, vous pourrez l’observer en train de donner des coups de bec ou de grogner, même envers ses compagnes les plus proches — ou même envers vous. Une fois la couvaison terminée, elle reprend son comportement habituel. Si des œufs fécondés ont éclos, elle se consacre d’abord à ses poussins, jusqu’à ce qu’ils soient assez grands pour s’intégrer au groupe.
Vocalisations
Les poules ont un langage étonnamment complexe, avec plus de 30 vocalisations distinctes. Il s’agit notamment de doux gloussements pour communiquer le contentement, de cris d’alarme aigus pour signaler un danger et du célèbre chant de l’œuf annonçant une ponte réussie. Les coqs ont également leur propre série de vocalisations pour affirmer leur domination, attirer les partenaires et avertir les prédateurs.
En prêtant attention à ces différents sons, vous pouvez être averti de problèmes tels que des maladies, la présence de prédateurs ou même des comportements d’intimidation au sein du poulailler. Apprendre à « écouter » vos poules vous permettra de mieux les comprendre… et de mieux vous en occuper. Après quelques après-midi passés avec vos oiseaux de basse-cour, vous serez en mesure de différencier leurs sons et de remarquer ceux qui sortent de l’ordinaire.
Capacités cognitives
Ne vous laissez pas tromper par l’expression « cervelle d’oiseaux » : les poules sont intelligentes. Des études montrent qu’elles sont capables de résoudre des puzzles, de comprendre les causes et les effets et même de reconnaître plus de 100 visages individuels (humains et poules confondus). Les poules voient également en couleur, ce qui influe sur leur façon d’interagir avec leur environnement, qu’il s’agisse de choisir leurs friandises et jouets préférés ou de réagir à l’aménagement de leur poulailler.
Il est intéressant de noter que les poules connaissent également le sommeil paradoxal, la phase associée au rêve. Bien que nous ne puissions pas dire avec certitude à quoi rêvent les poules, cette phase indique un niveau de complexité cognitive plus avancé que l’on croit. L’enrichissement des poules par exemple au moyen de distributeurs de friandises ou en modifiant leurs zones de recherche de nourriture peut stimuler mentalement ces oiseaux très intelligents.
Comportements naturels
De nombreux comportements quotidiens des poules sont le fruit d’instincts naturels. Par exemple, la recherche de nourriture n’est pas seulement une question d’alimentation – c’est aussi une forme d’exploration et de divertissement. Les poules adorent gratter la terre et les tas de feuilles à la recherche de graines, d’insectes ou de végétation fraîche, et cette activité leur permet de rester mentalement et physiquement actives.
Le bain de poussière est un autre comportement essentiel, utilisé pour maintenir la santé des plumes et réduire les parasites. Les poules se roulent par terre, battent des ailes et jettent de la poussière sur elles-mêmes pour rester propres – une pratique contre-intuitive pour la plupart des humains, mais un spectacle réjouissant pour tout éleveur de poules.
Le perchage est un rituel nocturne au cours duquel les poules se perchent au-dessus du sol pour se mettre à l’abri. Un poulailler surélevé est un excellent moyen de leur offrir l’endroit en hauteur qu’elles recherchent lorsque le soleil se couche. Voici d’autres activités naturelles auxquelles vous verrez vos poules s’adonner :
- Bain de soleil avec les ailes déployées
- Siestes collectives
- Position perchée sur un perchoir
Tous ces comportements sont le signe d’un groupe de poules détendu et à l’aise.
Comportements anormaux
En dehors des comportements normaux chez les poules, certains signes peuvent indiquer un problème potentiel. Si vous observez l’un des comportements suivants, contactez votre vétérinaire :
- Perte d’appétit
- Ailes déployées en position debout (surtout quand il fait chaud)
- Halètement excessif
- Léthargie
- Ponte moins fréquente
D’autres comportements justifient une intervention humaine :
- Le picage – qui peut se traduire par des brimades excessives ou une perte de plumes chez les poules de rang inférieur
- Les bagarres fréquentes entre poules, entraînant saignements ou blessures
- Les poules qui restent à l’écart des zones d’alimentation ou de perchage
Si des poules sont malmenées, la ou les poules dominantes doivent être mises à l’écart dans une installation de secours proche du reste du groupe. Attendez une à deux semaines avant de tenter leur réintégration, et répétez ce processus aussi souvent que nécessaire pour rééquilibrer la hiérarchie. Dans de rares cas, les poules dominantes qui malmènent de façon répétée les poules de rang inférieur devront être placées dans une autre famille.
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